Portugal

Vous l'attendiez tous avec impatience... voici donc le récit de mes fascinantes aventures au Portugal.

J'ai donc quitté Bruxelles samedi le 27 janvier au matin, en compagnie de mon ami Julien de Trois-Rivières, vers Charleroi une ville wallone à 45 minutes de train de Bruxelles d'où les vols, avec la très "cheap" compagnie Ryanair, partent. Après un vol de deux heures et demi survolant les Pyrénées et avec un monsieur vraiment gossant dans le siège derrière le mien, nous sommes finalement arrivé à Faro, complètement au sud du Portugal. Par manque de chance nous avons manqué de quelques minutes le bus qui nous menait au centre-ville et une fois rendu là, nous avons vu partir le train qui aurait pu nous amené un peu plus tôt à Lagos. Nous avons sauté dans le train suivant, après une heure d'attente dans le quartier miteux de Faro. En route, on trippait parce qu'il faisait beau, on était exité, on voyait plein d'oranges partout, c'était tellement différent de ce qu'on avait vu dans le reste de l'Europe. Nous étions loin de nous douter que Lagos nous réserverait tant de surprises. Une fois sur le quai, un monsieur nous invitait à aller dormir dans sa maison d'hôte. Nous lui avons gentiment fait comprendre que nous n'étions pas intéressé. Mais il a eu beaucoup de misère à comprendre car 20 minutes plus tard, il nous suivait à l'épicerie pour nous convaincre de venir. Finalement on a pu s'en débarasser. On était "mindé" camping, on voulait faire du camping! Nous avons fait les courses et on s'est dégoté une bouteille de vin à 0,89 centimes buvable! Et à titre d'informations, on en a trouvé une plus tard à 0,69 cents et même un carton de 1 litre à 0,35 cents! Moins cher que de l'eau, viarge! Nous nous sommes donc mis en route vers le camping. Ordinaire. Mais ça faisait la job. On a soupé, tout content d'être au Portugal et on est allé marché sur la plage. Et puis, 10h dodo. À 1h du matin, on se fait réveiller par un gars qui nous crit des trucs en portugais et qui commence à donner des coups de pieds après la tente. Après lui avoir dit de "crisser son camp" en anglais et en français, je me suis résigné à sortir de mon sleeping bag et d'aller voir ce qu'il voulait en étant méfiant. En sortant de la tente, le "gardien" du camping est arrivé et le gars bizarre nous a amené aux toilettes. Pour faire une histoire courte, le gars nous accusait, en portugais, d'avoir fait les graffitis dans les toilettes. Graffitis qui étaient là ben avant qu'on arrive. Mais comme on était les deux seuls jeunes du camping car la moyenne d'âge devait être de 65 ans, forcément ça devait être nous. Finalement, le gardien qui avait pas mal l'air de s'en foutre nous a dit qu'on pouvait aller se recoucher. J'ai eu de la difficulté à m'endormir par la suite et l'orage de mongole n'a pas aidé la cause.

À 8h du matin, nous étions quand même motivé à passer une belle journée. Et puis, le "proprio" du camping arrive et nous accuse, en français cette fois, d'avoir fait les graffitis; "Je sais que c'est vous"! Il nous menaçait d'appeler la police et il voulait qu'on nettoie toutes les toilettes. Pas question! Après de grosses discussions, il nous accusait d'avoir un gros graffiti en noir, qui, bizarrement, s'adonnait à être écrit en portugais? Bref, il n'était pas question de nettoyer ce que nous avions pas fait et on a décidé de foutre le camp. Bogue... On avait laissé nos passeports au gardien comme sécurité. Finalement, on est parti en douce, le proprio nous a pas vu. On a payé et récupéré nos passeports. Je vous ments pas, j'étais prêt à appeler les flics, le consultat, l'ambassade, Stephen Harper, plutôt que de nettoyer ces conneries. Mais ça l'aurait vraiment mal commencé notre séjour là-bas. En tout cas, le gars super sympathique de l'auberge de Jeunesse nous a redonné le moral, avec son aide, son petit déjeuner gratuit, et les tonnes d'informations que nous avions besoin. Une fois prêt, nous sommes partis à la découverte de Lagos. Ville très touristique en été (supposément que c'est impossible de trouver un endroit où rester durant cette saison) mais tellement mort en hiver. Et oui, nous avons trouvé un endroit pour louer des scooters. C'est sans aucun doute la meilleur chose que nous avions pu faire! C'était débile mental écoeurant! Nous sommes allés voir le phare de Lagos, avec les sentiers qui longent les falaises et les gros rochers dans l'eau. Nous avons vu Luz, une petite ville pas très loin et on s'est faufilé dans les ruelles entre les maisons blanches. Puis, direction Sagres et de Cap St-Vincente, autrefois connu comme le bout du monde, avant la découverte de l'Amérique. C'est en fait le point le plus à l'Ouest de l'Europe. La vue était vraiment impressionnante! On a encore vu un phare, on s'est ramassé aussi au milieu de nul part avec un de mes fameux raccourcis! Il a fallu rebrousser chemin, mais c'était vraiment cool. Au total, on a du faire pour 70 km de route en scooter! On s'est par la suite promener un peu à Lagos avant de les reporter. La soirée à l'auberge était relax et on a jasé avec un autre canadien de Victoria qui était en voyage.

Le lendemain, le réveil à 5h du matin a été pénible. Il fallait prendre le train pour Lisboa (Lisbonne). On s'est ramassé dans un train haute vitesse qui n'allait pas vite. Le train a eu un bris et on est arrivé une heure plus tard que prévu à Lisboa. Après avoir déposé nos trucs à l'auberge de jeunesse avec une réceptionniste loin d'être sympatique, on s'est planifié une petite visite de la ville. Lisboa m'a tellement surpris, je ne l'imaginais tellement pas comme ça! Ses rues, ses maisons, sa structure. Nous sommes allés visiter Alfama, le plus vieux quartier de la ville. Nous nous sommes même perdu. J'avais vu quelque part "Alfama Labyrinths" comme un des attraits de la ville et je n'avais pas trop compris. Croyez-moi on a vite compris. LE quartier est un foutu labyrinthe. Les rues n'étaient pas indiqués sur la carte, elles étaient étroites, toutes entremêlées, et tellement vieilles. Nous avons finalement débouché sur un plateau d'où on avait une belle vue du quartier. Et après avoir visité la vieille cathédrale, nous nous sommes dirigés vers le Castelo de Sao Jorge (château St-George), au sommet d'une colline. Le château en lui-même est correcte, mais ça vaut la peine seulement pour la vue qu'on a de la ville! Géniale! Puis, on a pris le reste de la journée relax. On avait marché toute la journée. On s'est fait un petit souper et planifier la journée du lendemain.

Le 30 janvier, direction Sintra. Une ville liée à Lisboa par le train de banlieu et qui est l'endroit où les nobles se construisaient châteaux et palais. La ville vaut vraiment le détour sans compter les deux châteaux qui trônent au sommet de la montagne qui surplombe la ville. Nous avons laissé passer le Castelo de los Morros (château des Maures) pour aller voir le Castelo de Pena qui vallait vraiment la peine! Comme le Portugal a déjà été une grande puissance, le château avait des influences indiennes, brésiliennes et également marocaines. Puis nous sommes retournés à Lisboa visité le quartier de Belém qui vaut trop le détour. On peut y voir un gigantesque mémorial pour les explorateurs du nouveau monde, la torre de Belém, et le Mosteiro dos Jeronimos, un vieux monastère trop écoeurant dans lequel repose Vasco de Gama. Notre visite du quartier s'est terminé par un arrêt au pasteis de Bélem, un patisserie vraiment typique avec des pasteis vraiment trop bonnes. C'est un incontournable de la place. De retour au centre-ville, Julien et moi avons été témoin d'une parade du parti communiste qui défilait dans la rue! Il faut dire que notre voyage se déroulait deux semaines avant le référendum sur la légalisation de l'avortement au Portugal, et le parti communiste était du côté du oui. Puis, après s'être fait achalé une vingtaine de fois par des vendeurs de pot, nous sommes allés souper au resto Joao du Grao manger du bacalhau cozido com batatas (de la morue bleue avec des patates!). La morue est vraiment un aliment de base au Portugal et les manières de l'appréter sont infinis. La journée s'est bien terminé, le ventre plein.

Le lendemain, après avoir revu et corrigé notre itinéraire (l'absence de transports dans certains endroits nous ne permettait pas de visiter les villes et les villages que nous voulions voir) nous nous sommes dirigés à Tomar. Cette jolie petite ville au milieu de nul part cache le covento do Christo (couvent du Christ) qui servait de quartier général pour l'ordre des templiers. J'ai adoré, en plus il faisait vraiment super beau et chaud! On était pratiquement les seuls dans le château et la dame nous affirmait que l'été, c'était complètement bondé! Vive le tourisme en basse saison. Après une superbe visite du couvent, nous avons tranquillement silloné les rues de la ville, pour reprendre le train en direction de Coimbra, la plus vieille ville étudiante du Portugal. Une fois arrivé en soirée, nous avons vraiment eu beaucoup de problème à trouver l'auberge de jeunesse. Un bon souper au resto nous a consolé toutefois consolé.

Le 1er février, nous avons visité l'université de Coimbra. Très jolie! On m'avait dit que l'ambiance dans la ville était bien mais j'ai été un peu déçu. Probablement parce que nous visitions la ville en plein pendant la période des examens des étudiants. Puis, après avoir trouvé un beau petit resto pas cher (comme partout au Portugal) où j'ai commandé sans le savoir du calmar vraiment excellent et un petit arrêt dans une délicieuse pâtisserie, nous avons encore pris le train pour Porto, la deuxième ville en importance du Portugal. Porto a définitevement été la ville que j'ai le plus aimé. Arrivé là-bas, nous avons appris que le camping était fermé ainsi que pousada de Juventude (auberge de jeunesse). On s'est retrouvé dans un pensão (sorte de gite/pension). Nous avons passé la soirée à nous promener sur le bord du Douros, la rivière qui sépare Porto de Gaïa, la ville juste en face. Déjà en soirée, la ville nous impressionnait. Nous avons souper dans un petit resto et le serveur parlait 5 langues dont le français. Bien sympatique!

Le lendemain nous étions aux anges! Nous avons compris pourquoi le centre de Porto est classé dans le patrimoine de l'UNESCO. C'est tout simplement magnifique. Nous avons traversé le pont pour aller à Gaia. C'est dans cette ville que nous retrouvons toutes les compangnies qui produisent le porto pour la planète entière. En fait, un vin fortifié ne peut s'appeler Porto que si les raisins viennent de la vallée du Douros, une toute petite région dans le nord du Portugal. Julien et moi en avons profité pour aller dans une maison de dégustation où la coupe de Porto était seulement 0,80 euro! Après deux bonnes coupes, nous sommes allés visiter Ferreira, une des compagnies et suppposément la plus populaire au Portugal. La visite, privée et donnée en français par une jolie Portugaise, a été vraiment très instructive. Julien et moi avions une foule de question et elle s'est bien terminée avec deux autres coupes de porto! Faut bien en profiter! J'ai également pris quelques photos devant Offley, la marque la plus connue au Québec. Après ça, une belle marche de deux heures a complété notre visite de la ville et on est allé relaxé au pensao, avec une bouteille de porto... et oui!

Le 3 au matin, c'était l'heure des décisions. Nous avions prévu rester trois jours à Porto. Mais, il ne faisait pas beau cette journée. Comme on avait pas mal vu toute la ville, on s'est décidé à se rendre directement à Faro, et profiter des derniers jours pour relaxer (parce que comme vous pouvez le constater, on n'avait pas mal visité pendant les 7 premiers jours et tout au long du voyage, nous nous sommes jamais levé plus tard que 8h du matin). Comme ça on était sûr de prendre une journée où on était sur qu'il ne ferait pas beau pour faire de la route! Et notre instinc nous a pas fait faux pas... les deux dernières journées dans le Sud du pays ont été fantastiques, la cerise sur le sundae! Et donc, après 6h30 de train haute vitesse avec un transfert à Lisbonne, nous étions de retour à Faro où tout avait commencé.

Le lendemain, nous avons fait 45 minutes de train en direction de l'Espagne pour aller visiter une petite ville de pêcheur appelé Tavira. Jolie petite ville du sud. Et le clou de la journée, une escapade sur l'île de Tavira, une belle grande île de sable. De la plage! Je suis définitevement un gars de plage et de soleil! On s'est étendu, pique-niqué, saucé les orteils, faite bronzé, relaxé! On a fait un petit tour de la ville et la journée s'est terminé avec un bon souper, une belle rencontre avec une autre québécoise, et une bonne game de 8.

Le 5 février était notre dernière journée complète avant notre retour à Bruxelles. Nous sommes restés à Faro... du moins nous sommes allés sur l'île du même nom, pour répéter un peu la journée d'hier! La plage était génial, déserte, pas de foules massives de touristes. Et comble de tout, on a même vu des flamands roses! Trop cool! De retour à Faro, nous sommes allés visiter une chapelle faite en os. Je crois qu'il y avait quelque chose comme 1400 crânes humains. Assez bizarre merci! Et après avoir décompressé sur la terrasse de l'auberge, nous sommes allés terminé ce voyage par un souper au resto. Encore du poisson! Miam! Julien s'est battu avec ses harengs pleins d'arrêtes!

Après un réveil pénible à 6h du matin, nous étions déjà dans l'avion il me semble. Ça passe trop vite les voyages! Je suis arrivé à 15h à mon appartement de Bruxelles. Et bien sûr, le ciel était gris. Et le boutte du boutte, quand je suis sorti faire mon lavage, il neigeait! Dire que les deux journées d'avant j'étais sur la plage!

Conclusion, vous ne serez pas surpris si je vous dit que j'ai vraiment trippé! Le Portugal était un pays que je n'avais pas l'intention de visiter pour cette première venue en Europe, mais Julien et moi avons été complètement charmé par ce pays. Les attraits, les restos, les auberges sont très abordables pour l'Europe. Et c'est un pays en pleine période de croissance économique. J'ai été surpris de voir comment il avait des endroits très pauvres et puis tout près, des dizaines de grues en train de construire des condos. Sa culture et son histoire sont riches et fascinants. Notre seule déception, c'est que nous avons fait seulement une journée de camping... nous voulions en faire au moins 7! Mais les changements d'itinéraires, le vieux "fucké" de Lagos, le camping fermé de Porto, ont fait en sorte que nous n'avons pas eu le choix de se résigner à dormir en auberge. Franchement, ce n'est rien! La température a été excellente quoi qu'un peu froid au début. Il n'a plu que deux fois, la journée du train Porto-Faro, et à notre arrivée à Lisbonne. Vraiment trop chanceux!

Maintenant, c'est Rome et l'Espagne qui m'attendent...