Bonjour!
J’espère que vous consultez assez régulièrement mon blogue et que vous avez réussi à passer au travers de mon interminable journal. Vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas raconté le début de mon voyage en détails! Comme j’ai rapidement abandonné le principe de journal, j’ai décidé de mettre mes pensées, mes impressions, des faits qui marquent mon quotidien.
Dimanche le 8 octobre avait lieu les élections communales à la grandeur de la Belgique. Quoi de mieux pour connaître la politique d’un pays que d’assister à des élections ! Malheureusement, ici rien est simple. Les communes, à ce que j’ai pu déduire, c’est comme des mini-régions en Belgique. En fait, Bruxelles est divisée en plusieurs communes, et moi j’habite celle de Ixelles. Depuis que j’étais arrivé, j’ai reçu des tonnes de dépliants sur les candidats qui se présentaient dans ma commune. Il devait y en avoir environ une centaine, pour ma commune uniquement! Et oui, ici, il faut d’abord choisir le parti pour lequel on veut voter et ensuite on choisit un des 30 candidats qui se présentent dans le parti respectif. Bref, c’est un peu dur de s’y retrouver. Il faut dire qu’une fois, une Belge m’a dit que la Belgique avait trois fois plus de politiciens que la France.
Côté environnement, Bruxelles est fantastique. C’est une jolie ville ancienne qui a su intégrer la modernité correctement. Le système de transport en commun est un vrai charme! La STM a encore beaucoup de croûte à manger, vraiment! Seul défaut, les transports la nuit sont inexistants, si on ne compte pas l’unique bus qui dessert la ville le vendredi soir uniquement. Les trottoirs sont tous en pierres ou en pavés, et je manque me planter en m’enfargeant les pieds dans les dalles au moins 3 fois par semaine quand ce n’est pas par jour. Et en plus des vilaines dalles, il faut se méfier des crottes de chien qui gisent sur le trottoir un peu trop souvent à mon goût ou sinon aux flaques de vomis. Le jour où je ne verrai pas des restants de veilles sur la chaussée, je vais faire une croix sur mon calendrier, et je crois que ce jour n’est pas prêt d’arriver. Du moins, tant que je vais avoir besoin de sortir de mon kot.
Il y a déjà quelques semaines, mon amie et coloc Christine m’a fait une remarque bien amusante. Je me plaignais du prix d’une bouteille de vin que j’avais acheté dans un dépanneur à 4 ou 5 euros (6-7 dollars canadiens). Et elle m’a dit vraiment que j’étais en train de devenir un Européen! Depuis quand on chiale au Québec pour du bon vin à 6 piasses? Il faut dire qu’on apprécie beaucoup les bonnes bouteilles à 2 euros. Et la bière, que dire de la bière. Une grosse quille de Leffe à 2 euros! Délicieux. En passant, deux petits cocktails belges à essayer : le mazout et le tango. Le mazout c’est la bière mélangée avec du Coke. Et le tango, c’est de la bière mélangée avec de la grenadine. Je n’ai pas essayé le mazout, mais le goût du tango est assez unique et c’est bon… mais je doute que ce soit aussi bon si vous utilisez de la Molson ou Labatt! ;o)
Il y aussi certains trucs que je ne suis pas encore tout à faire accoutumé à faire, des habitudes qui ne sont pas encore tout à fait devenu des habitudes. Je dis encore des dollars au lieu des euros. J’oubli toujours. Je dis encore soixante-dix et quatre-vingt-dix, au lieu de septante et nonante. Je dis encore saoul, au lieu de bourré ou d’avoir-la-tête-dans-le-cul. Il faut dire bic, plutôt que stylo. Et ici, on dit toujours « si vous plait » quand on te donne quelque chose, comme rendre la monnaie. C’est en quelque sorte un bienvenue, mais je vous garantis que les premières fois, c’est bien mélangeant. Et par-dessus tout, c’est les foutus becs. Combien faut-il en donné et à qui! Okay, ici à Bruxelles, tout le monde donne des becs à tout le monde, ceci inclus les gars, et ils en donnent juste un sur la joue droite. Mais le bogue vient du fait que certains étudiants erasmus ont pris les coutumes du pays et d’autres pas. Donc avec les Espagnoles, c’est toujours deux becs (sauf les gars). Et la tu arrives avec du monde qui veulent en donner juste un, ou tu pars pour donner une poignée de main à un gars et lui veut te donner un bec. Bref, ça fait des situations bien comiques. Moi j’ai finalement opté pour le « un bec à la Belge » applicable selon les circonstances.
Le service à la clientèle est un concept qui est totalement non existant en Belgique. C’est-à-dire que chaque personne a sa tâche de travail bien définie et n’ira jamais s’offrir pour te donner un coup de main. Il faut courir après les vendeurs parce qu’eux ne viennent jamais te répondre. Les caissiers à l’épicerie sont assis (c’est la première chose que j’ai appris en service à la clientèle, ne pas être assis devant le client). Vraiment, c’est merdique, j’imagine que c’est une conséquence directe de l’administration désorganisée belge. Ce n'est pas pour rien qu’on a toujours pas internet, et que je ne peux toujours pas vous mettre mes belles photos.
Mes cours vont bien. Marc et moi sommes bien intégrés maintenant aux autres étudiants de nos cours. Il faut dire que ça s’est fait petit à petit. Imaginez les groupes sont petits ici, tout le monde se connaît, et il y a deux bozos qui arrivent du Canada et qui ont un drôle d’accent! Et ce qui m’a le plus marqué dans tout ça c’est le ratio gars-fille dans mes cours. Je n’ai jamais vu des cours de maths avec autant de filles. C’est pratiquement moitié-moitié! Assez spectaculaire!
En parlant d’accent, c’est assez fou comment le monde ici trippe en général sur notre accent. Dès qu’on parle, on entend, « ah, vous êtes Canadiens! ». Et quand je suis avec mes amis québécois c’est assez fou comment on se fait regarder bizarrement. Des fois le monde nous dévisage ou ne regarde longuement en essayant de comprendre ce qu’on dit. Il arrive souvent que le monde ne comprenne pas ce que deux Québécois se disent… les Français sont bien forts pour nous faire savoir qui ne comprennent pas un mot et qu’on parle le vrai et unique français.
La question qu’on me demande souvent… la température! Il faut dire que la Belgique a un climat très pluvieux et humide. Jusqu’à maintenant il n’a pas fait très froid. C’est souvent gris et le temps peut changer du tout au tout en une demi-heure seulement. La pelouse est encore bien verte ici, les feuilles dans les arbres aussi. Il y a encore des fleurs. Bref, la température ressemble un peu à un début d’automne qui ne fini jamais! C’est spécial! J’ai hâte de voir cet hiver. Il parait que c’est très rare que la neige reste sur le sol, et dès qu’il y a 1 centimètre sur le sol, c’est l’apocalypse, que les universités sont fermées et tout le tralala!
Finalement, je vais parler de mon kot, mon appartement. J’habite dans un endroit magnifique, avec des gens fantastiques. Pour ceux qui ont vu l’auberge espagnole, le film, et bien ça ressemble un peu à ça. Il y a toujours des discussions passionnantes, des soupers communs délicieux, des sorties inoubliables. Nous sommes 9 à vivre ensemble depuis que notre coloc allemande est repartie suivre ces cours à Berlin. On s’entend tous très bien et avons beaucoup d’intérêts en commun. On a la même passion pour découvrir et en apprendre davantage sur le monde. Pour ceux qui comptent venir faire un tour à Bruxelles, ça va être avec grand plaisir que je pourrai vous présenter tout ce beau monde là!
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